- CAPONNIÈRE
- CAPONNIÈRECAPONNIÈRETerme de fortification; à l’origine, dans la fortification bastionnée, la caponnière est une levée de terre qui protège une communication intérieure, reliant plusieurs ouvrages entre eux (par exemple, la tenaille et la demi-lune). Les hommes qui l’empruntent sont ainsi soustraits à la vue et aux coups directs de l’adversaire. La caponnière est simple ou double, suivant que la communication est protégée par un ou deux épaulements. La fonction de communication de la caponnière se doubla rapidement d’un rôle de flanquement, lorsqu’il apparut souhaitable de l’aménager pour permettre aux hommes qui l’empruntaient ou s’y installaient de tirer par-dessus l’épaulement. Ainsi, le tir depuis la caponnière, notamment entre tenaille et demi-lune, améliorait le flanquement des fossés.En passant, à la fin du XVIIIe siècle, de la fortification bastionnée à la fortification polygonale (dont le théoricien est Montalembert), la caponnière garde principalement sa fonction de flanquement. Elle devient alors un ouvrage en forme de redan à angle saillant, suggestivement appelé parfois «as de pique», doté de canons, comptant souvent plusieurs étages de feux, l’un à ciel ouvert, les autres sous casemate. L’utilisation, à partir de 1885, de l’explosif brisant et des obus torpilles nécessita de cuirasser ces casemates pour les rendre moins vulnérables aux coups de l’artillerie.• 1671; it. capponiera, esp. caponera « cage à chapons »1 ♦ Fortif. Chemin protégé établi dans un fossé à sec d'une place forte.2 ♦ Niche dans un tunnel ferroviaire, permettant aux agents de s'abriter.⇒CAPONNIÈRE, subst. fém.A.— FORTIF. Chemin enterré qui, dans une enceinte fortifiée, permet le passage d'un ouvrage à l'autre :• Il établit des engins de guerre formidables, qu'il protège par les bastions, les caponnières, les saillants, les fossés garnis d'écluses pour déformer subitement l'aspect d'un siège; ...VALÉRY, Variété 1, 1924, p. 252.Rem. On rencontre dans ce sens la forme chaponnière ds Ac. 1842, LITTRÉ, Lar. 19e, Lar. 3, DG.B.— P. anal., CH. DE FER. Niche aménagée dans la paroi d'un tunnel permettant aux ouvriers de s'abriter au passage d'un train (cf. J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 495).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1671 « abri de fortification » (POMEY). Empr. à l'ital. cap(p)oniera attesté comme terme milit. au XVIIe s. (Montecuccoli ds BATT.) et au sens propre de « cage où l'on engraisse les chapons » au XIVe s. sous la forme du lat. médiév. caponaria (DEI), dér. de cappone (chapon); les rapports de capponeria et de l'esp. caponera terme milit. au XVIIe s. (AL.) sont difficiles à établir. Fréq. abs. littér. :5. Bbg. HOPE 1971, pp. 279-280. — KOHLM. 1901, p. 16. — RUPP. 1915, p. 49.
caponnière [kapɔnjɛʀ] n. f.ÉTYM. 1671; ital. caponiera, proprt « cage à chapons ».❖♦ Technique.1 Fortif. Chemin établi dans un fossé à sec d'une place forte, pour communiquer d'un ouvrage à un autre. || Caponnière joignant la tenaille à la demi-lune.2 Ch. de fer. Niche aménagée dans la paroi d'un tunnel pour permettre aux agents circulant sur la voie de s'abriter, lors du passage d'un train.
Encyclopédie Universelle. 2012.